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tichouf membre reconnu du faux rhum
Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 16/05/2006
| Sujet: poèmes Mer 19 Juil à 0:33 | |
| Bon C 1 peu ringard mais... Oui C 1 peu long aussi mais avec moi vous êtes habituées, hein? Allez...
Le chant de Fayell
Il naquit en des temps, aujourd’hui oubliés, La légende de Fayell, la muse bénie des dieux. De l’inspiratrice, elle avait la beauté, Mais des songes plus sauvages sommeillaient dans ses yeux.
Car Fayell, si légère, si insouciante pourtant, Incarnation vivante de l’éternelle jeunesse, Conservait en son cœur de bien tristes tourments, Ouvriers inavoués d’une secrète détresse.
Un clair matin d’automne, aux vendanges finissantes, Une silhouette éthérée gravissait la colline ; Et la brume impalpable de cette aube naissante Fut percée par l’éclat d’une larme saline.
Fayell, de ses doigts blancs, en recueillit la nacre, Comme elle portait ses pas vers son destin maudit, Epaules et tête hautes comme une reine au sacre, Elle frappa par trois fois à la porte haïe.
Car c’était là son lourd et terrible secret, Ce fardeau imposé de toute éternité, Otage de sa vie, prisonnière de ses rets, Par une parentèle à un pacte enchaînée.
Ainsi s’ouvre l’abîme, sans fond, ou trop profond, Des yeux de l’homme, qui vit, pour qu’elle, ne vive pas. Et elle franchit le seuil, ô cruelle damnation, Car c’est de la souffrance que naît le plus grand art.
Elle pose, encore plus belle, telle une figure d’albâtre, Alors que le pinceau s’agite sur la toile. Le peintre et le modèle, cuits par les flammes de l’âtre, Une scène presque douce, enveloppée dans un voile.
Mais tel le voile trompeur, il ne faut pas s’y fier. Le repos n’habite point en cette humble demeure, Car le crin qui dessine est une lame effilée Qui s’enfonce dans la chair, créatrice et douleur.
Portrait inachevé, et cela à jamais, Voilà sa punition, voilà son châtiment, Une écharde de glace, en elle, pour chaque trait, Corps blessé, âme meurtrie, sous la vaine roue du temps.
Quelques heures - des années ! - passées sous la férule Du bourreau qui invoque, et lui-même invoqué, Fiévreuse et frissonnante, sous sa robe de tulle, Fayell reprend sa route de son pas de damnée.
Y a-t-il une lumière dans cette ombre de vie ? Un espoir incertain, une rédemption cachée ? Pourquoi son innocence devrait être le prix De crimes commis par d’autres en un lointain passé ?
Dieux de miséricorde, mais aussi dieux cruels, Qui donnent volontiers mais tout autant reprennent, Des cieux marmoréens, en leurs antres immortels, Ont-ils quelque pitié envers les âmes en peine ?
Je me plais à le croire, car j’aime aussi rêver, Et Fayell, fée diaphane que les gelées assiègent, Enfouira dans la terre, la tassant de ses pieds, Ces souvenirs honnis, dans un linceul de neige.
C’est d’un autre homme, encore, dont viendra son salut, La même arme d’ivoire pour conjurer le sort ; Car le bien sans le mal est une chimère déchue, Et de l’amour vainqueur périront tous les torts.
Heureuse prophétesse tant qu’humble poétesse, Je vous le dis beaux sires, gentes dames et manants, L’histoire de Fayell se clôt dans l’allégresse, Oyez donc mes amis, goûtez les fruits du vent.
D’un prince à la belle âme, d’un homme sans prétention, Quelle importance, en fait, quand il s’agit d’amour. Eau vive et indomptable qui chante à l’unisson Des cœurs et des amants qui s’attachent sans détour. Cavalier solitaire, dans la lumière du soir, Tel un cailloux dressé sur la route millénaire, Désaltère sa monture, contemplant le miroir De l’onde cristalline aux crocs diamantifères. Il a dans le regard quelque amertume cachée, De celles qui n’ont qu’un pas vers la désespérance. De la vile trahison il subit le pêcher, Mais qu’espère-t-il trouver au bout de ses errances ?
M’est avis, rien, sans doute, il n’ose plus y croire. Il a scellé son cœur, en a jeté la clé. Et pourtant une amie l’attend bien quelque part, Glissant de son pas d’ange en ces bois envoûtés.
Elle s’invite, telle une ombre, près de cette source claire, Son souffle s’accélère et ses paupières frémissent, Elle le ressent, en elle, un chemin s’est ouvert, Entre ses mains de givre, un avenir se tisse.
Lui-même relève la tête, par une tension infime De ce fil minuscule tendu entre deux êtres, Ce pont d’argent ciselé qui traverse l’abîme, Fuseau gainé d’espoir qui leur murmure : peut-être.
Leurs deux regards se croisent et plongent vers l’infini, L’écorce se fissure, se déploient les corolles, En dire plus serait vain, les mots sont trop petits, La communion des sens supplante toute parole.
L’amour vrai est une arme, plus sûre que toute épée, Il chérit ses enfants mais détruit ses ennemis ; Et sa pureté tranchante comme le fil de l’acier Brise la fatalité et la rend à l’oubli.
Et le nid de douleur qui gardait en son sein Les instruments de fer au venin distillé, Gardiens impitoyables de cet accord ancien, De l’arbre aux sombres branches est à jamais tombé.
Et dans la nuit complice, serti dans l’air intense Un chant d’airain s’élève vers la voûte immobile, Un chant d’étoile filé sur le rouet du silence, Un baiser sur une larme, une larme sur un cil.
Alexandra Brexel
Trouvère d’un jour… …Trouvère de toujours ?
Terminée le 06.07.06 Entre la Suisse et la France
Bon qu'en pensez-vous ? soyez honnêtes | |
| | | Didine membre reconnu du faux rhum
Nombre de messages : 89 Age : 39 Date d'inscription : 01/05/2006
| Sujet: Re: poèmes Mer 19 Juil à 10:42 | |
| tout cela me laisse sans voix Bravo | |
| | | Coco Admin
Nombre de messages : 239 Date d'inscription : 01/05/2006
| Sujet: Re: poèmes Mer 19 Juil à 12:42 | |
| BRAVO | |
| | | tichouf membre reconnu du faux rhum
Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 16/05/2006
| Sujet: Re: poèmes Jeu 20 Juil à 1:23 | |
| Merci C gentil!!!
Bon puisque vous avez aimé (enfin que vous dites!!!) je vous en mets un autre. bon il est ptèt pas aussi bien mais GT ds des conditions difficiles pour l'inventer. ça parle des démons intérieurs (on en est tous là)
En ton cœur…
Tu ne sais pas d’où ils viennent, ni où ils vont. Tu ne sais pas qui ils sont, ni ce qu’ils sont. Tu ne sais pas ce qu’ils veulent, ni ce qu’ils font. Que sais-tu de la vie et de ses démons ?
Tu sais leurs froids murmures dans le silence. Tu sais le vent de glace de leurs errances. Tu sais leurs tristes voix depuis l’enfance, Le parfum délétère de leur essence.
Muettes suppliques, Que tu entends mais ne vois pas, Qui glissent comme un souffle entre tes doigts.
Tu connais le feu brûlant de leurs regards, Derrière tes yeux fermés. Tapis dans l’ombre de la nuit, ils te gardent, De tous les oublier.
Dans le secret de ton âme, Tant de larmes…
Fleuve au goût amer, Vain compagnon de tes routes, Forgé dans la mer De tes peurs, et de tes doutes ; Qui t’attire, Patience insidieuse, mortifère Exhalaisons de la terre Du plus profond des âges.
Une lame au fourreau, Affûtée sur la corde vive de ton être, La nasse qui te maintient entier Et t’emprisonnes tout à la fois. Une lame au fourreau, Prête à servir.
Mais n’est-ce pas toi qui as fourbi leurs armes Dans le désert insondable de tes nuits ? Et ne trouves-tu pas quelques charmes Dans leur sombre et austère compagnie ?
Amants fidèles au cœur de pierre Qui jamais ne te laissent mais qui toujours te serrent. Impitoyable étreinte, qui t’attache et te sauve, Au sein des flots déchaînés De tes pensées.
Un duel désincarné En une duale entité. Il y a maints tu en toi Et maints chemins cachés. Et aux portes scellées De ton identité, Ils veillent.
Ils guettent, attentifs gardiens, Et leur mutisme est comme un cri, Qui déchire le vide. Un cri Dont l’écho, Amoureux implacable tendu d’éternité, Se répercute à l’infini Dans le dédale de ton esprit. En ton cœur…
…Jamais silence ne se fait.
Alexandra Brexel
Qui n’a peur ni des longues marches à pieds Ni des rimes récalcitrantes
Composée le 10.07.06 pendant un longue montée (1000m de dénivelé) NB : Les maladresses sont dues aux difficultés du terrain ! | |
| | | Coco Admin
Nombre de messages : 239 Date d'inscription : 01/05/2006
| Sujet: Re: poèmes Sam 22 Juil à 14:31 | |
| quand je lis les premiers vers de ce poème, j'ai l'impression de lire une chanson!!c'est impressionant de musicalité!!!faut mettre de la musique la-dessus, faut chanter tout ça ti chouf!!!Les démons intérieurs faut les ressortir!!et ça sert à ça la musique!!! | |
| | | dark pit' membre reconnu du faux rhum
Nombre de messages : 78 Localisation : st judoce pdt les vacances et rennes l année! Date d'inscription : 06/05/2006
| Sujet: Re: poèmes Mar 25 Juil à 20:21 | |
| eh bien mon tichouf, tu me laisse sans voix.... tes poemes sont ........ impressionnat, surtt le premier, j'ai adoré!!!!!! bon, BRAVO, et puis puiske c le retour de darki, j vai creer une page speciale!! a +! | |
| | | Passe Partout membre reconnu du faux rhum
Nombre de messages : 195 Date d'inscription : 13/05/2006
| Sujet: Re: poèmes Jeu 27 Juil à 20:01 | |
| moi je n'ai qu'une chose à dire et qui je pense veut tt dire je suis incapable d'en faire au tant | |
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| Sujet: Re: poèmes | |
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